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Jean-Hugues Barthélémy

Les engagements de Jean-Hugues Barthélémy

Philosophe

Membre du Centre d’éthique et de philosophie contemporaine de l’université de Tours

Chercheur associé HDR à l’université Paris-Nanterre

La biographie de Jean-Hugues Barthélémy

Philosophe de formation, Jean-Hugues Barthélémy est membre du Centre d’éthique et de philosophie contemporaine de l’université de Tours, et chercheur associé HDR à l’université Paris-Nanterre. Il a dirigé de 2014 à 2019 le Centre international des études simondoniennes de la Maison des Sciences de l’homme de Paris-Nord.

Après avoir publié des ouvrages de référence sur la pensée du philosophe français Gilbert Simondon (1924-1989), qu’il a contribué à faire redécouvrir ou même découvrir en France puis à l’étranger, il développe, depuis 2018 et son ouvrage de fond La Société de l’invention. Pour une architectonique philosophique de l’âge écologique, un programme philosophique personnel et global qu’il a nommé « écologie humaine », et qui contient notamment une philosophie politique proposant une refondation du Droit pour un âge véritablement écologique.

Son petit Manifeste pour l’écologie humaine (Actes Sud, 2022), où il s’adressait au grand public cultivé, privilégie cette dimension politique de son travail, qui sera développée dans l’ouvrage Critique de la raison désirante.  

Les interventions de Jean-Hugues Barthélémy
Les publications de Jean-Hugues Barthélémy
Livre

La Société de l’invention. Pour une architectonique philosophique de l’âge écologique
Paris, éditions Matériologiques, 2018.

Livre

Ego Alter. Dialogues pour l’avenir de la Terre
Paris, éditions Matériologiques, 2021

Livre

Manifeste pour l’écologie humaine
Arles, Actes Sud, 2022

L'interview de Jean-Hugues Barthélémy
Quel a été votre réveil écologique ?

Face à cette question, il faut distinguer d’une part la catastrophe écologique, d’autre part le fait que sur le plan politico-économique, les véritables limites du capitalisme sont écologiques et ne sont donc pas celles que prétendait diagnostiquer la pensée communiste depuis la prédiction (erronée) de Marx.

Pour ce qui est de la catastrophe écologique proprement dite, comme beaucoup, j’en ai pris conscience progressivement depuis 2010. Mais en tant que philosophe, je réfléchis depuis 2005 sur ce que l’on appelle la « crise du sens », que j’analyse pour ma part comme une crise de la réflexivité, et qui s’était creusée en réalité depuis 1970 en parallèle avec l’avènement du consumérisme.

Or, je me suis aperçu que la catastrophe écologique actuelle est en fait une conséquence de cette crise de la réflexivité, et c’est pourquoi je plaide pour de « nouvelles Lumières » comme conditions d’un véritable âge écologique.

Une raison de continuer de rêver ?

Votre expression « continuer de rêver » est liée à la question de ce qui serait à la fois Désirable et pas tout à fait impossible. Et pour ouvrir des possibles aujourd’hui nous devons en réalité tout repenser jusqu’à la racine, car ce sont les fondements mêmes de nos façons de penser et de vivre qui sont devenus nocifs pour l’avenir de la biosphère et de l’humanité elle-même.

Or, nous avons les moyens de tout repenser pour vivre autrement, mais à une condition : il faut oser interroger les fondements mêmes de nos lois, celles-ci donnant le cadre pour notre façon de vivre. Nous pouvons, aujourd’hui, tout repenser pour interroger, de façon radicale, les fondements du Droit eux-mêmes.

C’est justement le travail du philosophe, et c’est précisément ce qu’avaient fait en leur temps ceux qui ont été nommés les « Lumières ». Aujourd’hui un nouveau pas de grande ampleur est requis, qui permette d’aller au-delà du cadre défini par ces anciennes Lumières.

Une action concrète pour s’éveiller aux bouleversements en cours ?

Je distingue d’une part l’action vraiment très concrète et immédiate, mais aussi très limitée, du citoyen que je suis dans ma petite vie quotidienne, et d’autre part l’action beaucoup plus importante mais beaucoup moins immédiate que peut se proposer le philosophe pour les futures sociétés.

Votre question parle de « s’éveiller aux bouleversements », et donc de prendre conscience à la fois de la gravité de la situation et de l’importance des changements à opérer dans nos modes de pensée et de vie. C’est pourquoi ma réponse privilégiera l’action du philosophe. Elle consiste à tenter de diffuser par divers moyens, et en s’adressant de plus en plus à nos gouvernants, une réflexion de fond dont les conséquences politiques sont un profond changement du système du Droit, donc de nos lois. Ceci suppose en effet que nos représentants politiques, qui décident des lois, soient devenus sensibles à une toute nouvelle logique concernant la question de ce que sont les droits, et par là même aussi la question de savoir quels êtres ont des droits. Jusqu’ici seuls les humains en ont eu, car le Droit est mal fondé. C’est pourquoi notre époque a besoin de nouvelles Lumières.

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